Qu’est-ce qu’un bagad ?

Le bagad (bagadoù au pluriel) est un ensemble de musique traditionnel breton. Il est une déclinaison du pipe band écossais avec en sus lee pupitre des bombardes. Née à la fin de la seconde guerre mondiale, la formation musicale s’inspire des chanteurs et des sonneurs bretons pour composer sa musique. Le répertoire est constitué d’airs à marcher, de mélodies et de danses.

Chaque année, la fédération Sonerion organise les concours regroupant les bagadoù en 5 catégories, la 1ère étant la meilleure. Lors de ces concours, chacun présente une suite d’airs dont le terroir est souvent imposé. Cela permet de varier le répertoire des groupes.

Dirigé par le « penn-soner », l’ensemble est formé de quatre pupitres d’instruments, chacun mené par « penn pupitre » :

La bombarde :

La bombarde est un instrument traditionnel breton.

Le musicien est appelé le « talabarder » (prononcé « talabardeur ») ou plus communément dit le « sonneur de bombarde ».

Aérophone de la famille des hautbois, l’instrument est composé de 3 pièces : l’anche, le corps et le pavillon. L’anche est composée de 2 lamelles de roseau. On la pose dans l’embouchure en haut du corps. Cette dernière est régulièrement changée par le musicien car sa durée de vie est de quelques mois, en fonction de son usage. En revanche, la bombarde à proprement parlé (le corps et le pavillon) peut être l’instrument de toute une vie. Cette dernière est généralement composée de bois d’ébène ou de buis. Elle est souvent décorée par de la corne, de l’ivoire et/ou de gravures en étain. Le corps (ou le fût) est percé d’au minimum six trous et est souvent agrémenté d’autres trous avec l’ajout de clés. La tonalité de l’instrument généralement utilisée en bagad est le si bémol. Néanmoins, il existe des bombardes dans différentes tonalités et différents modes.

La cornemuse

Instrument d’origine écossaise, la cornemuse (ou biniou braz en breton) est composée d’une poche, d’un sutell, de trois bourdons et d’un levriad. Le musicien est appelé le « piper » (prononcé « païpeur ») ou le « sonneur de cornemuse ».

La poche est faite en peau de mouton, ou plus couramment en goretex, munie d’une fermeture éclair permettant son ouverture pour y introduire un système d’asséchement de l’air insufflé par le sonneur. L’humidification excessive de l’instrument peut saturer les anches de bourdon, pouvant aller jusqu’à leur blocage. Le sutell est un tuyau dans lequel le musicien souffle pour remplir la poche d’air. Celle-ci alimente les 3 bourdons et le levriad. Les 3 bourdons, un basse et 2 ténors, équipés d’anches simples en bois de roseau ou fibre de carbone, sont accordés sur le levriad et émettent un son grave d’accompagnement. Enfin, le levriad appelé aussi chanter émet la musique sous les doigts du sonneur. Il est équipé d’une anche double en bois de roseau. L’action du coude du sonneur sur la poche est fondamentale, pour démarrer et arrêter l’instrument et réguler le débit de l’air insufflé dans les différentes anches, afin d’obtenir un son continu et régulier.

La caisse-claire

La caisse claire (aussi appelée « batterie » par simplification) est d’origine écossaise. Elle est composée des éléments suivants :

  • un fût cylindrique en bouleau ;
  • deux peaux, l’une en kevlar (résine tissée) placée au-dessus du fût pour la frappe et l’autre en plastique située en-dessous du fût pour la résonnance ;
  • deux timbres constitués de fils métalliques torsadés, chacun plaqués sous les peaux.

Chaque peau est maintenue par un cerclage métallique et un système de réglage à vis. Les systèmes inférieur et supérieur sont reliés par des tyrans sur tout le pourtour du fût. Cette configuration permet au son d’être très brillant, très concentré et très aigu lorsque le réglage des peaux et timbres est optimal.

La personne qui joue de la caisse claire est un « batteur ». Pour frapper la caisse claire, il utilise deux baguettes en bois d’érable. La caisse claire peut être posée sur un trépied ou portée sur les épaules à l’aide d’un harnais.

Les percussions

Le pupitre de percussions englobe un nombre varié d’instruments. Il est toujours composé d’une grosse caisse (tambour basse) et souvent de toms (tambours médiums et aigus). A la différence de la caisse claire, les tambours sont composés de deux peaux en plastique et n’ont pas de timbre. Leur son varie donc en fonction de leur taille et du type de baguette utilisé. En effet, pour la frappe de ces instruments, les batteurs utilisent des baguettes ou des mailloches. Les mailloches sont des baguettes aves des embouts en mousse dont la taille est variable. Les bagadoù ont libre recours à leur imagination pour apporter des éléments de rythmique dans ce pupitre.

Le costume

Initialement, les sonneurs du bagad de Carnac étaient vêtus d’une vareuse et d’un béret de pêcheur. Par la suite, le bagad portait le costume traditionnel du pays d’Auray. Il était composé d’un gilet sans manche porté sur une chemise blanche avec cravate, d’une veste à manche longue et d’un chapeau. Depuis le milieu des années 2000, les sonneurs du bagad ne portent plus que le gilet accompagné d’une chemise blanche et un pantalon noir.

Le drapeau

Chaque bagad a un drapeau avec l’emblème qui le définit. Le drapeau est souvent porté devant le groupe lors d’un défilé.

Le drapeau des Arvorizion Karnag (ou « Gars de la côte de Carnac ») représente tout naturellement un bateau. Il a été dessiné par Jean Rio au début des années 2000.